La Macchina Fissa
- EnRouesLibres
- 17 mai 2018
- 3 min de lecture
StartFragment
Jour 35 : Jeudi 17 Mai
Mercredi, nous effectuons, depuis les berges du Pô, un petit crochet par Mantova ou Mantoue. La route est longue mais ensoleillée. Nous arrivons enfin dans la ville aux allures médiévales, entourée par la rivière Mincio.

Les rues pavées nous amènent de l'église au château, non sans secousse.

Ces satanés bâtisseurs n'avaient décidément pas pensé au confort des cyclistes ! Nous cherchons ensuite à récupérer notre itinéraire en empruntant une portion de l'Eurovélo 7.

Nous avons beau cherché, c'est bien par un chemin tout étriqué qu'il faut passer. Eurovélo, un bien grand nom pour une si étroite piste. Celle-ci ne serait-elle pas délaissée ?...Nous traversons un champ de hautes herbes sur un chemin nous laissant tout juste la place de circuler. Les jambes se frottent aux herbes et les insectes se collent à nos t-shirts. On ne peut plus champêtre ! Ô combien Coralie est heureuse ! Même Anthony double sa vitesse pour sortir de là. Coralie ne voit alors plus que la végétation à l'horizon. Mais c'est quand qu'on arrive ? Arriver où d'ailleurs ? Quand nous sortons enfin de cette jungle, nous trouvons beaucoup de champs cultivés. Bivouaquer s'avère compliqué. Finalement, en bas de notre chemin, une belle propriété se profile, probablement celle d'un agriculteur. Anthony se dévoue pour aller lui demander où nous pourrions planter notre tente. Mais le fermier n'est rien d'autre que Clark, un américain qui a créé en ce lieu même une association culturelle proposant des chambres pour ses hôtes. "Une tente, comment ça ? Nous avons des chambres !" Nous le suivons dans la demeure labyrinthique en cours de restauration.
Dès qu'il nous ouvre une porte, nous découvrons de nouveaux tableaux d'art.


Nous tournons et virons à travers les pièces. Suivons bien sa trace au risque de le perdre. Nous montons, nous descendons.
Des bonjours au passage aux trois personnes rencontrées ici et là : Chiara, professeure d'italien plus ou moins à domicile qui vit ici, Élisabeth, une américaine profitant d'avoir tout plaqué en son pays pour voyager en Europe et une professeure de yoga à l'identité un peu floue peut-être un peu à cause de son anglais trop parfait, venue aider Clark à transformer une pièce en salle de yoga.

Bienvenue à la Macchina Fissa ! Autrement dit, "la Machine Figée" : ce bâtiment abritait une pompe qui irriguait les champs grâce à l'eau du Pô. Aujourd'hui, cette station de pompage a été remplacée par une plus récente et plus performante. La machine d'alors a été abandonnée mais, partie intégrante des lieux, reste comme figée entre ces murs.

C'est bien beau mais à quel prix pourrions-nous rester ? Les 20€ annoncés à l'arrivée se précisent : c'est ce qu'il faut compter par personne. Gloups. Planter notre tente, c'était une bonne idée, non ? Clark se ravise et nous arrange en nous accordant moitié prix. "So amazing !" Alors d'accord, nous posons nos bagages dans une des innombrables chambres.

Le repas concocté par Chiara se passe à l'étage. Nous avons droit à une spécialité des plus spéciales : des pasta bien sûr, celles-ci aux petits pois et à la crème ! La conversation tourne à l'anglais. La concentration de Coralie ne suffit pas pour tout déchiffrer, les accents sont trop bons. Heureusement, Chiara, l'italienne, se fait mieux comprendre. Et qu'est-ce que ces filles sont bavardes ! Tant de sujets abordés ! Anthony parvient davantage à être présent dans la conversation. Coralie compte sur lui pour le résumé du lendemain. Elle s'entend mieux avec les chats qui, eux, n'ont pas besoin de parler pour se faire câliner !
Le lendemain, après le petit-déjeuner, nous ne partons pas si vite. Clark nous réquisitionne pour l'aider à nourrir ses quatre chèvres. Pas de simples graines à portée de main mais une grosse botte de foin à faire rouler de l'autre bout du champ à l'enclos situé à l'entrée de la maison. Pour ce faire, 3 paires de mains et une voiture sont nécessaires pour faire rouler la botte ! Gare à ce qu'elle ne dévale pas le champ bien pentu ! Voyant que la charge se fait lourde, Clark a la merveilleuse idée de proposer à Coralie d'échanger sa place au volant de la voiture, qui n'est pas la sienne soit dit en passant. Sait-il réellement ce qu'il fait ? Une voiture à boîte automatique en plus, un rêve inespéré, et des explications en anglais en prime. Tout va bien pour Coralie ! Anthony s'amuse à lui reformuler les consignes avec des mots...anglais ? Du français, s'il vous plaît ! La conduite se passe en finalement en douceur, inutile d'en faire tout un foin ! L'opération fonctionne jusqu'à destination. Les chèvres sont heureuses. Nous pouvons repartir.
EndFragment StartFragment

EndFragment
Comments