De capitale en capitale
- EnRouesLibres
- 16 août 2018
- 4 min de lecture
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Jour 126 : Jeudi 16 Août
Samedi, 10h...la femme de ménage ! Il nous faut partir de notre appartement mais...la roue du vélo d'Anthony fait sa mauvaise tête : le voilà bon pour un changement de chambre à air sur le balcon ! Nous croisons par cette occasion un couple suisse quittant l'appartement voisin, tout aussi mécontents de la qualité de service de cette agence. Attention, les mauvais commentaires vont fuser sur Booking.
Pour ne pas quitter cette grande ville comme des voleurs, nous faisons un crochet par un quartier plus éloigné de notre location. Belle surprise ! Derrière une place, nous tombons sur un parc, le Varósliget, occupé par un lac entouré de jolies bâtisses, comme un château, une église et des musées.

Puis cap sur l'Eurovélo 6, toujours, pour reprendre le cours du fleuve, cette fois envahi par les cyclistes ! Et oui, nous ne sommes plus les seuls ! Mais les autres, pour la plupart, filent en sens inverse, le vent dans le dos et avec trop peu de bagages : des touristes, en bande organisée qui ne portent que leur pique-nique du jour et savent que leurs valises les attendent déjà à l'hôtel suivant !
Pour éviter la double-traversée du Danube en bac, nous choisissons de rester sur notre rive en prenant une alternative à la piste principale : nous retrouvons alors la route et sa circulation qui ne nous avaient pas manqué. Mais voilà que rien ne va plus pour Coralie : les fesses, les jambes, le moral...en un mot : la fatigue ! Heureusement, un peu plus tard, le changement de route et de décor tombent à pic pour lui redonner le sourire : les abords du fleuve offrent, étonnamment, de beaux paysages escarpés. Du dénivelé pour les yeux et du plat pour les jambes : le cocktail parfait !

Nous atteignons ainsi l'agréable et calme village d'Esztergom. Nous trouvons facilement à camper juste après, dans un champ bien caché, vue sur la basilique au loin.

Dimanche, c'est le moral d'Anthony qui est en baisse. Chacun son tour ! Mais aujourd'hui, difficile de trouver une raison de se motiver, même pas les différentes pauses goûters : les chips de bananes, les bons feuilletés, le yaourt frais,...rien n'y fait ! La suite du parcours n'est pas pour nous aider : nous atterrissons au beau milieu d'une forêt, où les panneaux manquent sur certaines intersections. Nous adoptons la règle du "sans panneau, c'est tout droit" et nous semblons tomber juste, au vu des quelques cyclistes croisés en chemin. Des cailloux, des racines rebondissantes et des flaques à éviter : quelle joie ! C'est quand qu'on arrive ? Pas encore...nous laissons les vélos d'en face traverser un obstacle marécageux. À chacun sa stratégie : foncer le casque bien accroché et tant pis pour les pieds mouillés ou traverser prudemment pied à terre. Autant dire que Coralie a déjà choisi la sienne. Tiens, qui voilà : deux jeunes françaises ! Nous discutons un peu avec elles, qui roulent de Vienne à Budapest pour leurs vacances. Puis nous reprenons jusqu'à ce que l'heure du bivouac nous accorde enfin un peu de répit.

La nuit a porté ses fruits : lundi, oubliés les tracas de la veille, c'est avec énergie que nous commençons la journée. Nous roulons d'abord jusqu'au sympathique ville de Győr, sur une piste cyclable autre que la bien touristique Eurovélo mais finalement bien meilleure. Puis toutes les conditions se réunissent pour nous faire avancer autour des 20 km/h. Nous franchissons même la frontière slovaque presque sans nous en apercevoir. En fin de journée, nous nous enfonçons dans les bois pour y dormir, sous les arbres parmi les nombreuses toiles d'araignée, au milieu des feuilles mortes. Ce décor peu inspirant est à faire presser ceux qui se lèvent la nuit dans la pénombre !
Mardi, au réveil, nous savons que nous arriverons vite à Bratislava au vu de la courte distance à parcourir sur l'autoroute à vélos qui nous attend. Mais c'est sans compter le vent ! Ce farceur ralentit notre course et use de nos forces. L'élan d'hier s'est littéralement envolé ! C'est dans ces moments-là, alors que nous ne voyons pas la fin de nos 18 km, que nous en voulons d'autant plus aux cyclo-promeneurs d'en face poussés par le vent. Petits joueurs ! Nous arrivons quand même dans la capitale slovaque à l'heure du déjeuner. Un beau Décathlon trône à l'entrée de la ville : déjà un beau point d'intérêt ! Nous ne pouvons nous empêcher d'y faire un arrêt, on ne sait jamais. Puis le centre-ville piétonnier très animé nous surprendra, malgré les ouïe-dire négatifs : Bratislava est, certes, une petite ville mais nous sommes conquis. Comme les efforts de ce matin valent bien une récompense, nous allons manger au restaurant avant de reprendre le chemin en direction de la capitale voisine : Vienne.


Mais la pluie et le vent veulent allonger notre court séjour en Slovaquie. C'est donc péniblement que nous avançons. Tout à coup, les panneaux et inscriptions changent de langue. Encore une fois, la frontière s'est passée ni vu ni connu : sacré Schengen ! Petit arrêt au village médiéval d'Hainburg, que nous traversons de porte en porte. Plus loin, le chemin est barré. Ce tronçon de l'Eurovélo est dévié jusqu'à Vienne pour travaux. Nous mettrons donc probablement plus de temps que prévu. Pas d'inquiétude, nous ne sommes attendus que le lendemain au soir chez Stefan, un hôte Warmshower.
Mercredi, malgré le vent, toujours de face, nous apprécions la déviation, serpentant des paysages très variés.

Nous pédalons à travers la forêt, longeons des champs de maïs et de citrouilles, traversons de nombreux villages et parcs. Nous regrettons presque de reprendre l'Eurovélo suivant une digue dont on ne voit pas le bout. Infaillibles, nous poursuivons. Petit à petit, les berges du fleuve se font plus occupées : des joggeurs, des toilettes, des fontaines, des restaurants, des nudistes... C'est le signal que la ville n'est plus très loin !
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