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Sissi et compagnie

EnRouesLibres
18 août 2018
4 min de lecture

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Jour 128 : Samedi 18 Août

Mercredi nous savourons notre entrée dans Vienne. Nous ne sommes qu'en début d'après-midi, inutile de se presser : Stefan, notre hôte Warmshower, ne peut nous accueillir qu'à partir de 21h. Alors nous profitons quelques instants de la vue sur sur le Danube et de sa tranquillité, plus ou moins bercés par la musique rap des basketteurs derrière nous. Puis nous reprenons nos coups de pédale en suivant les pistes bien tracées, quand un homme arrête notre élan. Voyant notre accoutrement, il quémande notre pompe à vélo. Nous la lui prêtons et à son collègue également, pas d'injustice. Mais il y en aura bien une... Notre pompe, aussi funèbre que cela puisse paraître, finira son heure entre les mains du deuxième acolyte, à vouloir la retirer en force. Antho pense immédiatement au remède miracle : Décathlon. Mais dans ce pays, ce mot magique n'existe pas. Il nous faudra trouver une autre solution. En attendant, le fautif reconnaît sa maladresse en nous indemnisant quelque peu. C'est toujours ça...

Nous continuons à avancer en prenant le périphérique...pour vélos, cette fois : une piste cyclable tourne réellement en rond autour du centre-ville, on l'appelle le ring. À nous de choisir notre sortie. Nous rejoignons ainsi la belle église de Saint Stephen qui trône au cœur du centre piétonnier de Vienne. Anthony s'engouffre dans la première grande boutique de souvenirs et en ressort aussi vite qu'il n'y est entré, les mains vides. Les pin's sont bien là mais à quel prix : 7€ le mini-drapeau ! Nous passons notre chemin et allons frapper à la boutique voisine. Malheureusement, tous les commerçants semblent s'en prendre au portefeuille des touristes. Nous éviterons de mettre à mal le nôtre en reportant l'achat de notre souvenir de collection.

Dehors, même refrain, ce sont, non pas les gondoles de Venise, mais les calèches de Vienne, qui font tristement trotter les visiteurs aux quatre coins de la ville.

De notre côté, nous préférons garder nos montures à deux roues pour continuer notre découverte. Alors que Coralie part chercher la carte de la ville à l'office de tourisme, Anthony sympathise avec Agnès et Bernard, un couple marseillais, tout juste arrivés à Vienne, à vélo eux aussi, en sens inverse. Nous échangeons sur nos vécus et ressentis du voyage mais aussi nos bons plans : eux, les prochains beaux sites sur la suite de notre route et nous, un hôtel recommandé par une précédente rencontre.

Nous nous quittons là et allons flâner vers l'hôtel de ville, le Rathaus, ressemblant étrangement à une cathédrale. Le festival du film investit la place par des gradins, de grands écrans et de nombreux stands pour manger et pour boire. Belle opportunité pour se prendre un petit goûter...jusqu'à ce que le prix de simples crêpes nous coupe l'appétit. Nous préférons encore nous rabattre sur nos vieux biscuits traînant dans notre sacoche.

Notre tour à vélo se poursuit jusqu'au château de Schönbrunn, ancienne résidence d'été de la dynastie des Hobsburg, assez excentrée. Le gardien freine notre lancée juste au moment de franchir le portail : pas de vélo ici ! Déçus, nous entrons chacun notre tour : quand l'un admire le parc, l'autre surveille les vélos.

Comme cette journée nous a creusé l'appétit, nous allons nous rassasier en ville. En chemin, nous recroisons les marseillais. Quel hasard ! Faute d'un petit restaurant repéré sur TripAdvisor, fermé, nous nous perdrons dans un McDonald's, rapide et connu avant de retrouver notre hôte, Stefan, chez lui.

Le lendemain, la journée touristique commence, la vraie : la preuve, nous sommes à pied ! Mais avant, nous allons nous procurer une pompe à vélo, indispensable pour la suite. Une fois tranquilles, nous pouvons profiter. À chaque fois que nous levons la tête, nos yeux se posent sur de beaux monuments. Nous retrouvons le Rathaus mais aussi le Parlement (malheureusement en travaux), la Hofburg (palais des Habsbourg) ou encore le quartier des musées. Tiens, revoilà les marseillais !

La fin d'après-midi approche, le centre-ville commence à ne plus rien nous cacher...mais Coralie a encore l'envie de découvrir une autre curiosité, la Hunderwasser. Sur la route, nos pieds fatiguent : cette bâtisse s'avère bien trop loin à l'échelle d'un piéton. Tant pis, nous l'atteignons et prenons obligatoirement une photo du fameux immeuble coloré.

Maintenant, nous devons presser les pas du retour. Stefan nous attend à 19h pour le dîner, en compagnie d'un deuxième couple Warmshowers. Nous sommes déjà en retard alors nous trichons en prenant le tramway sur un bout du parcours. Quand nous arrivons, nous n'avons plus qu'à mettre les pieds sous la table. Amaury et Clémentine, arrivés en tandem, sont déjà là. Français eux aussi, ils parcourent le nord de l'Europe depuis plus d'un mois pour leurs vacances.

Les sujets de bavardage sont nombreux mais attention à ne pas faire revenir au galop nos langues maternelles, au risque de délaisser Stefan. Nous finissons la soirée par une petite balade nocturne agrémentée de quelques anecdotes, idéale pour clore notre courte pause à Vienne.

Partir ? Déjà ? Vendredi matin, nous décidons d'accepter la proposition de Stefan : rester une nuit supplémentaire. Cette journée bonus nous permettra d'arpenter quelques musées : la collection d'argenterie, le musée d'Élisabeth de Wittelsbach, cette coquette impératrice plus connue sous le surnom de Sissi, ainsi que les palais impériaux.

En fin d'après-midi, nous retrouvons nos colocataires en ville pour organiser le dîner, qui sera malheureusement sans Stefan, pas là ce soir : nous avons carte blanche. C'est ainsi que notre soirée française dans un appartement viennois arrosée de bières en tous genres autour de crêpes mexicaines garnies façon végétarienne prend les airs d'une vraie auberge espagnole ! Voilà que la fin de notre séjour a bel et bien sonné.