Aussi rapides qu'un tandem ?
- EnRouesLibres
- 22 août 2018
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Jour 132 : Mercredi 22 Août
Samedi, nous quittons Stefan et les français en tandem. Pour sortir de la ville, facile : il n'y a qu'à suivre les panneaux. Nous en oublions presque de nous arrêter faire des provisions ! Ça roule bien voire même très bien : nous ne nous ennuyons pas. Il faut dire que les paysages sont peu monotones : des villages pittoresques, des châteaux surplombant le Danube...

On peut même choisir sa rive, car deux pistes cyclables longent le fleuve : c'est royal ! Le temps file et le compteur aussi : nous battrons notre record de distance de deux kilomètres en fin de journée !

Mais la rapidité n'a plus d'importance quand il s'agit de trouver un lieu de bivouac. La route qui se partage entre le Danube d'un côté et la falaise de l'autre ne laisse plus aucun espace pour s'installer. Alors nous cherchons à nous éloigner de ces grands axes véloroutiers trop à l'étroit pour bivouaquer. Nous entrons dans les villages mais, qu'on le veuille ou non, nous finissons toujours par revenir sur notre piste initiale. C'est à croire que tous les chemins mènent à l'Eurovélo 6 ! Nous nous satisferons finalement d'un emplacement entre la route et la piste plus ou moins caché, derrière une série de pommiers parfaitement alignés.

Le lendemain, dimanche, nous marquons une pause, après quelques kilomètres, à Melke où siège une imposante bâtisse.

Nous reprenons ensuite tranquillement la route quand...gling, gling,gling ! Tiens, un cycliste mécontent ?! Mais non, ce sont Clémentine et Amaury sur leur tandem ! Ces fous ont réussi à nous rattraper malgré leur demi-journée de retard ! Nous décidons de passer la journée ensemble : plus on est de fous, plus on rit ! Nous filons de bon train à 4 sur 3 vélos, toujours le long du fleuve. Nous passons plusieurs villes et villages où nous remarquerons qu'aucun magasin n'est ouvert le dimanche, sans exception : les voyageurs n'ont qu'à bien gérer leur ration... heureusement, nous avions prévu le coup !
Dans l'après-midi, nous ne résistons pas à l'idée de nager dans le fleuve. Nous en profitons pour nous désaltérer : les verres du bar d'en face se volatiseront mystérieusement de leur table en terrasse pour réapparaître plusieurs centaines de mètres plus loin, sur le bord de la plage. Bien sûr, nous ne repartirons pas sans leur offrir leur voyage retour ! Bien rafraîchis par la baignade, nous continuons jusqu'à facilement trouver un lieu de bivouac avant la nuit.

Lundi, nous faisons nos adieux à nos nouveaux compagnons de route. Nous les laissons filer : ils doivent être à Munich dans deux jours, et dans une semaine en France. Leur balade ne sera pas tout de repos. Quinze kilomètres plus loin, c'est le moment de faire les courses au Spar du coin. Mais qui voilà ? Un tandem, pris en flagrant délit de pause petit-déjeuner ! Nous les avons rattrapés ! Après de nouveaux adieux, nous continuons tranquillement le long du Danube. Nous profitons à midi d'une base nautique avec lac, bancs et douches pour nous reposer juste avant Linz. Anthony tente la baignade tandis que Coralie opte pour la sieste. Mais c'est sans compter deux autrichiennes, sans gêne, qui viennent s'installer à moins de deux mètres de nos oreilles. Ce n'est pourtant pas l'espace qui manque ni les places à l'ombre ou au soleil... C'est avec énervement que nous apprécions les échanges de ces dames dans la douce langue qu'est l'allemand. Anthony leur fait concurrence : il passe un appel téléphonique en criant plus fort qu'elles. C'est gagné ! Nous avons un peu de calme.

La piste cyclable se poursuit en offrant de beaux panoramas. Le soir, nous nous approvisionnons pour le dîner dans...un Spar (l'enseigne aurait-elle le monopole sur l'EuroVélo 6 en Autriche ?) ! Plus loin, les montagnes se resserrent sur le fleuve. Nul doute, c'est le moment mal choisi de rechercher un lieu de camp ! Heureusement, ce soir, le destin est clément et nous trouverons un coin d'herbe, bien caché le long de la piste.
Mardi, la journée commence bien : la piste ombragée et sans voiture, les péniches avec qui nous faisons la course et les superbes paysages ne nous font pas regretter le voyage. Nous traversons le Danube, non pas à la nage ni en pédalo, mais en bac pour continuer l'itinéraire.

Puis la piste devient moins aménagée et moins intéressante : nous suivons de vraies routes à voitures, devons traverser des passages piétons et monter de petites pentes par ci, par là. Mais au fait Anthony, on arrive quand en Allemagne ? Le GPS a parlé : nous y sommes ! C'est la première fois qu'une traversée de frontière passera si inaperçu : pas de panneau ni de drapeau, nous n'avons qu'à nous fier aux plaques d'immatriculation !
Nous atteignons la ville de Passau en début d'après midi. Cette nuit, c'est camping, un vrai, pour une fois ! Après avoir installé notre tente, nous roulons légers vers le centre-ville. La cité, bâtie à la confluence de l'Inn, de l'Ilz et du Danube, est dominée par une forteresse depuis l'autre rive du fleuve. La ville historique est jolie mais bien trop calme. Nous déambulons dans les rues jusqu'à sa cathédrale qui possède l'orgue le plus grand d'Europe !

Enfin, nous nous prêtons au jeu d'une chasse au trésor organisée par des amis du couple en tandem. Leur changement de plan ne les faisant pas passer par la ville, Amaury et Clémentine nous ont donc confié la lourde responsabilité de trouver leur colis : un paquet de biscuits ! Pour nous requinquer, nous optons pour un petit restaurant, un peu reculé. Il est 18 heures passé, la terrasse est en cours de rangement : signe de fermeture imminente, déjà ? Finalement, bien que l'échoppe affiche portes closes à 19h, on nous laissera le temps d'y manger.

Non déçus de nos plats, nous le sommes un peu plus de l'ambiance générale de la ville. Nous continuons malgré tout la balade un peu plus loin, avant de rentrer. Petit à petit, les rues deviennent de plus en plus piétonnes et animées : nous avons trouvé le centre-ville ! Nous terminons la soirée sur cette belle surprise, en attendant de découvrir les prochaines sur la route.

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