Nouveaux amis en Serbie
- EnRouesLibres
- 6 août 2018
- 5 min de lecture
StartFragment Jour 116 : Lundi 6 août
Jeudi, le réveil est plutôt dur : nous sommes complètement démotivés, peut-être à cause de la pluie qui tombe. Heureusement, le changement de fuseau horaire est en notre faveur et malgré l'heure déjà tardive, nous avançons bien. Le temps du déjeuner, nous faisons sécher la tente dans l'herbe devant une usine, malgré le mécontentement du gardien, qui semble croire que nous allons camper là. Nous faisons mine de ne pas comprendre. Il finira par nous laisser tranquilles. Puis arrêt dans la ville de Zrenjanin où nous nous accordons une petite pause café/glace dans la rue piétonne. La note nous réserve une belle surprise : 50 denars (0.42€) le cornet de glace de Coralie ! Impossible de résister, Anthony s'en commande une ! Côté boisson, nous remplissons nos gourdes d'eau...littéralement jaune ! Pas de limonade, c'est bien l'eau de la ville...

Nous continuons notre route en direction de Novi Sad, en passant par de petits villages afin d'éviter le trafic routier. À Gospodjoci, attiré par notre équipement, un habitant nous interpelle : Ljubomir, cycliste amateur, nous invite à boire une bière dans son bar. Ce commerce, c'est une histoire de famille ! Sa maman nous prépare dans l'arrière-boutique des pljeskavica (une sorte de sandwich burger, façon serbe). Vient ensuite son frère, un carton de verres à bière à la main qu'il tient absolument à nous offrir : nous n'avons pas la place ! Ici, difficile de négocier avec les cadeaux. Nous repartirons donc quand même avec deux verres. Nouvelle mission : les ramener entiers ! Au fil de la discussion, Ljubomir, membre de la communauté Warmshowers, nous propose son canapé plutôt que de camper : voilà des semaines voire des mois que nous essayons de nous inviter chez l'un d'eux jusque-là sans grand succès et aujourd'hui, sans rien demander, nous voilà logés. Notre bonne vieille tente restera dans son sac.
Vendredi, c'est un départ tardif qui s'annonce : nous échangeons sur de nombreux sujets avec Ljubomir, nous partageons une petite promenade improvisée dans ses coins favoris (à vélo, bien sûr) puis nous dégustons une part chacun de burek bien gras pour notre petit-déjeuner (à vrai dire, à déjà midi, le "petit" est-il toujours vraiment de rigueur ?). Bien repus, il est temps de reprendre la route, d'autant que nous sommes attendus le soir-même chez une connaissance de Ljubomir. Deux possibilités, un dilemme : suivre la route indiquée par Maps.Me mais déconseillée par notre hôte à cause du trafic ou allonger notre itinéraire de 15 km pour rejoindre des routes plus calmes. La hâte d'arriver nous fait choisir l'option une, s'avérant bien vite un regret. Les Serbes au volant sont vraiment exécrables : un véhicule sur deux nous klaxonne. Après à peine 5 minutes embarqués sur cette route, lassés des mécontents, nous rebroussons chemin pour l'option deux. Nous arrivons à Novi Sad en milieu d'après-midi. Après l'averse évitée sous les parasols d'un glacier, nous déambulons dans les rues piétonnes de cette coquette petite ville, sans trouver le moindre pin's du drapeau national dans ses boutiques de souvenirs !

Nous décidons d'aller voir la citadelle, perchée de l'autre côté du Danube, quand soudain le vent se met à souffler. Sans prévenir, les nuages noirs menaçants nous attaquent de leurs mille cordes. Vite, cherchons un abri ! Nous trouvons refuge sous un pont où déjà un cycliste attend que l'orage passe. Les minutes défilent, la pluie s'intensifie et le débit des gouttières augmente, l'eau déboulant toujours vers le point le plus bas, comme par hasard dans cette situation : notre abri ! Du haut de notre trottoir, nous observons la route se changer en ruisseau, en rivière puis en lac ! Le niveau monte et menace nos pieds d'être mouillés mais ce sont les voitures qui s'en chargeront en fonçant à travers l'étendue d'eau pour échapper au déluge.

C'en est trop, fuyons pauvres fous ! Quelques mètres plus loin, nous trouvons un abri plus sûr. C'est sous ce toit que nous faisons la rencontre de deux iraniens et d'un serbe couchsurfer. Une fois toute la pluie déversée, nous irons tous ensemble à la citadelle, offrant un panorama sur la ville.

Les adieux faits, nous filons en direction de Futog, notre lieu de rendez-vous. Il est déjà 19 heures et nous devons y être pour...19 heures ! Nous effectuons les 10 derniers kilomètres en sprint sur l'Euro vélo 6 que nous venons tout juste de retrouver. Derrière nous, les nuages grondent. Une troisième averse se prépare sur Novi Sad ? Heureusement, nous sommes déjà loin. Nos hôtes nous attendent sur le palier de leur maison-boutique. Leur studio de photo à l'avant de la maison est un garage de luxe pour nos montures ! Notre lit déjà prêt dans le salon, il ne nous reste plus qu'à savourer une belle assiette de charcuterie assortie d'un verre de bière : quel accueil ! La soirée continue rejoints par deux de leurs amis, dans un bar rivé sur le Danube.

Le lendemain, samedi, c'est un petit-déjeuner de roi auquel nous avons droit : café turc, croissants au chocolat et sans oublier, le feuilleté à la saucisse ! Nous quittons tristement les Futog (non, ce n'est pas leur nom mais malheureusement nous n'avons pas réussi à retenir le vrai), les bras chargés de cadeaux : cuissard, maillot, gants et surtout une boîte remplie de viande fumée, saucisson, tomates, fromage, bananes...des réserves pour plusieurs jours ! Nous commençons par longer le fleuve jusqu'à ce que la piste, devenant cabossée, nous rappelle que les conseils des habitants sont toujours bons à prendre : nous bifurquons alors sur la route suivant les indications des Futog. 99 kilomètres plus tard, de village en village et de champ en champ, nous voilà à Sombor où nous nous dirigeons sans hésiter vers le camping repéré le matin même. Le lieu est un peu cher pour le pays mais les services sont là : piscine (presque privée au vu du nombre d'occupants : 3 en nous comptant), kitchenette et machine à laver. Ce soir, comme nous pouvons manger à l'heure que nous voulons, une fois la tente installée, finies les corvées et plongeons dans la piscine !
Dimanche, nous nous accordons une matinée de tranquillité. Lors du petit-déjeuner, nous discutons avec un serbe exilé en Suisse, venu à vélo, l'occasion de comparer nos expériences et d'en apprendre plus sur les cultures des pays. Nous profitons du camping avec un nouveau plouf dans la piscine, avant de partir à l'heure du déjeuner en direction du centre-ville de Sombor. Nous ne pouvons nous permettre de quitter la cité sans la visiter ni sans faire le tour des rares magasins de souvenirs : c'est l'une des dernières villes avant la frontière hongroise et un pin's manque toujours à l'appel. Nous nous en irons bredouilles : première place vide dans notre collection. Ce n'est pas pour autant que la Serbie ne nous laissera pas une belle image d'elle : nous la quittons déjà après seulement 4 jours avec de superbes souvenirs !
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