Un long fleuve pas si tranquille
- EnRouesLibres
- 9 août 2018
- 3 min de lecture
StartFragment
Jour 119 : Jeudi 9 Août
Dimanche, nous franchissons la frontière hongroise en dépassant la file de véhicules. Un douanier serbe interrompt même sa pause café pour nous faire passer plus vite.
Comme toujours, à chaque arrivée dans un nouveau pays, il faut remplir notre dictionnaire et notre porte-monnaie. Dès le premier village, nous tentons de retirer un peu d'euros pour la suite de notre aventure. Une surprise nous attend : Anthony ne peut retirer que des Ft. Mais qu'est-ce que ça peut bien être ? Encore un pays de l'Union Européenne qui n'a pas adopté l'euro ! Nous commercerons désormais avec des forint hongrois. Portefeuille rempli, nous suivons de petites routes très peu passantes agréables pour nos oreilles. En fin d'après-midi, nous rejoignons finalement le Danube. Après une tentative infructueuse de camper dans le champ du voisin, nous nous résignons à nous rendre sur le lieu du "kemping" le plus proche indiqué par l'autochtone. Il s'agit en réalité d'une zone de free camp donnant directement sur le fleuve. Le bar et le fast-food sur la plage attirent les habitants des alentours mais aussi les campeurs d'un soir : nous nous laissons tenter par deux parts d'une sorte de pizza cuite sur une plancha, mangées sur le pouce face à la mer...non, au Danube. Rafraîchis par un petit bain dans le fleuve, nous sommes prêts à passer la nuit dans le sauna de notre tente.

Le lendemain, lundi, au saut du matelas, nous nous apercevons de l'étrange disparition de notre bien pratique trousse de toilette. Nous n'y croyons pas et cherchons sous nos affaires, dans la tente, sous la tente, dans les bois. Après avoir passé au peigne fin les endroits les plus improbables, nous nous rendons à l'évidence : nos coton-tiges, coupe-ongles et autres médicaments appartiennent aux mains de quelqu'un d'autre... Qu'il en fasse au moins bon usage car son acte nous rend plus vagabonds que nous l'étions ! Alors nous nous reconstituons notre indispensable sur la route au fur et à mesure. Premier arrêt : brosses à dents à Baja. Puis nous continuons sur la piste parfois caillouteuse parfois suivant la route à travers les villages. Pas de paysage marquant ni autre point d'intérêt alors nous roulons jusqu'à ce que l'heure du bivouac sonne. Ici, soit les champs sont cultivés ou peu cachés soit les villageois occupent les parcelles, nous optons alors pour le camping même si ce dernier doit nous faire reculer de 4 km. Arrivés, nous installons notre tente sur un bout du terrain loin d'être envahi par les touristes mais l'armée de moustiques voraces et le bruit du train-manège juste en face nous enlèvent le doute : oui, nous sommes bien au camping !
Mardi, nous nous devons de reprendre la reconstitution de nos affaires de toilette. Nous décidons de partir en quête de la pièce maîtresse : la trousse. Nous avons repéré un magasin pas tout à fait sur notre route mais nous sommes prêts au détour. Nous suivons l'Eurovélo 6 puis nous quittons la piste balisée pour traverser le fleuve.

Plusieurs dizaines de kilomètres après, le voilà ! Notre très cher Décathlon ! Les achats se font à une vitesse record. Nous parcourons les rayons les yeux fermés : c'est qu'en 4 mois, nous leur avons rendu plusieurs visites et ce, dans plusieurs pays ! C'est l'occasion pour Coralie de remplacer le rétroviseur qu'elle a perdu dans les fourrés roumains ! Il nous faut maintenant quitter la zone pour retrouver la signalétique Eurovélo. Les choses se compliquent : la plupart des routes sont interdites aux tracteurs, aux chevaux mais surtout aux cyclistes. "Malheureusement", nous ne voyons pas tous les panneaux. La route n'est pas si dangereuse et nous avançons bien. Nous retrouvons le Danube que nous devons traverser : pas de pont cette fois, ce sera par bateau. Une fois sur l'autre rive, nous bivouaquons au détour d'un chemin.

EndFragment
Comments