Montenegro
- EnRouesLibres
- 17 juin 2018
- 4 min de lecture
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Jour 66 : DImanche 17 Juin
Jeudi, nous quittons la cité de Raguse depuis ses hauteurs, loin des touristes. Les automobilistes continuent à nous offrir leur concert de klaxons jusqu'à l'aéroport, rendant la route plutôt pénible. Puis le trafic devient de moins en moins dense. Enfin tranquilles, nous entendons l'orage gronder non loin de là. Nous effectuons une dernière montée puis nous arrivons à la douane pour sortir définitivement de Croatie. Une douane en appelle une autre : celle d'entrée au Monténégro. Là, nous nous postons derrière une très longue file de voitures. Attendre ou doubler ? L'hésitation doit se lire sur nos visages. Les conducteurs nous aident à trancher : filez droit devant ! Et nous faisons bien. Nous aurions attendu une bonne heure, si ce n'est plus...tout ça pour un tampon. Vive les vélos !

Bel et bien dans le territoire, ne nous serions-nous pas trompés de frontière ?! Le paysage de fjord que nous traversons nous fait croire en Norvège. Les voitures chantantes, elles, sont toujours bien là pour nous gâcher le décor. Coralie fatigue. Anthony, lui, est motivé pour atteindre la ville de Kotor, objectif qui nous permettrait de passer tranquillement les montagnes le lendemain. Malheureusement, c'est trop loin pour Coralie qui se laisse attirer par une affiche indiquant un camping quelques kilomètres plus loin. Nous parcourons la distance prévue et nous arrivons...dans un carré d'herbes, entretenu, certes mais petit pour un camping, au milieu de figuiers. La vue sur la mer est appréciable mais l'endroit paraît étrange. Où est la réception ? Serait-ce cette caravane miteuse à l'entrée ? Ou peut-être, permettons-nous de rêver, serions-nous dans un espace libre et gratuit ? Nous échangeons quelques mots avec un campeur : nous n'avons qu'à attendre la "mama". Bon, nous verrons. Nous installons notre campement. Ah voilà la mama ! Sans un mot d'anglais, elle se lance dans des calculs savants avec ses doigts pour nous donner le prix final : 12€ ! Pardon ? 12€ pour son bout de champ et une douche extérieure à l'eau froide ? Nous faisons mieux tous seuls et sans payer. Son traquenard lui permet de rentabiliser son terrain. La belle affaire ! Coralie n'en peut plus et veut vite en finir avec cette journée. Des biscuits et au lit ! Mais Anthony sait la réconforter : "Range tes affaires, prends ton vélo, on va au resto !". Sur ces douces paroles, elle ne se fait pas prier. Nous en trouvons un, à peine plus loin, où nous nous rassasions d'un plat généreux de viande et légumes sans oublier un bon dessert.

Ouf, la journée finit bien ! Nous avons pris des forces pour les montagnes du lendemain.

Vendredi, nous commençons par rejoindre Kotor, petite ville fortifiée agréable où nous ouvrons la chasse au pin's le moins cher. Après avoir avalé quelques parts de burrek, nous attaquons les montagnes, en espérant pouvoir atteindre un des villages en hauteur pour y passer la nuit. Le temps passe, nous avançons doucement en comptant les lacets interminables que nous empruntons et en slalomant les incroyables sauterelles, toutes plus grosses les unes que les autres. Quelques touristes nous encouragent sur le passage.

Une fine pluie nous rafraîchit. Et clac ! Un rayon du vélo d'Anthony se casse. C'est bien le moment ! Le magicien de la bricole doit jouer un nouveau tour : une ficelle et un bâton et voilà un nouveau rayon !
Nous continuons sous la pluie. Il se fait de plus en plus tard et le GPS nous annonce le prochain village de plus en plus loin. Enfin arrivés, nous retrouvons la civilisation : des maisons, des commerçants et...des chambres à louer ! Mais cette fois, nous refusons toute arnaque. Alors c'est non pour une nuit à 40€ ! De toute façon, nous manquons de liquide et la carte bleue ne passe pas ici ! Il ne reste qu'une option : la tente ! Alors que nous quémandons de l'eau auprès d'une maison, nous recevons bien plus : une invitation à entrer pour partager une conversation autour d'un verre de liqueur, de fromage et de jambon, le meilleur d'Europe, semblerait-il ! Nous campons finalement dans le jardin de ce couple sympathique.
Samedi, nous sommes prêts à repartir et à faire réparer le rayon d'Antho au plus vite...vite, ce n'est pas peu dire. La ficelle casse avant le départ. Marco, notre hôte, nous sort toute sa caisse à outils pour tenter de placer un nouveau rayon. Mais rien n'y fait : le rayon est trop court ! Une nouvelle ficelle doit remplir la mission.

Direction Cetinje, une grande ville non loin de là. Mais là-bas, aucun magasin de vélo à l'horizon. Il faut nous rendre à la capitale, rien que ça ! Pas le choix, nous filons sur une grande route pour arriver à Podgorica où le vélo d'Antho peut enfin faire peau neuve ! Après tant d'émotion, nous nous installons dans une chambre réservée quelques heures auparavant et nous nous accordons un nouveau resto, où nos yeux seront plus gros que nos ventres. Nous quittons le lendemain la capitale, sans regret car sans grand intérêt touristique, pour rejoindre l'Albanie.

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