La Macédoine, sans ses légumes

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Jour 73 : Dimanche 24 Juin

Vendredi, comme il faut bien reprendre la route, nous nous dirigeons vers la Macédoine, après avoir quitté avec regret notre famille albanaise. De par l'ambiance et le décor de la première ville macédonienne traversée, Debar, il ne nous semble pas encore être de l'autre côté de la frontière. Mais nous le sommes bel et bien et devons troquer nos lekes en trop contre les denar d'ici. Petit à petit, le paysage nous offre une belle vue sur un lac.

Nous montons, nous descendons et plouf !...c'est la pluie qui vient nous rafraîchir ! Quand, enfin, nous arrivons à un village, Coralie se dévoue pour aller quêter de l'eau auprès de ce qui semble être un café. Oui, c'est ça : "Voda !" Ici, nous pouvons reprendre notre répertoire croate. C'est par là, depuis la fontaine, juste devant nos pneus ! Première mission effectuée. Reste la deuxième et non des moindres : trouver un coin pour bivouaquer. Nous enchaînons les kilomètres jusqu'à une grande ville où peut-être pourrons-nous compter sur les terrains des agriculteurs. Mais cette ville est bien grande ! Nous décidons alors de rejoindre le petit village de Lojami, juste après. Une longue route nous y amène. Des champs, des champs, des champs... Tout est bien cultivé sans aucune maison alentour ! Plus loin, des maisons, des maisons, des maisons mais...pas de champ à leur abord ? Nous tournons et...voilà le graal ! Nous obtenons l'accord des personnes les plus proches avec une poignée de bonnes cerises en bonus. La joie de pouvoir enfin se poser ne sera que de courte durée. L'homme interrompt notre installation. Il nous faut attendre. Attendre quoi ? La réponse viendra après de longues minutes d'impatience et d'incertitude. Nous étions-nous faits bien comprendre ? Le voilà qui revient accompagné d'un voisin qui parle anglais. Ils ne nous apportent pas une bonne nouvelle : gare aux chiens et renards qui rôdent la nuit, partir est plus prudent !...à cette heure-ci ? Heureusement, la solution est toute trouvée : nous installer dans le jardin du voisin. Finalement, après un café, la tente se transformera en toit et les matelas en bon lit. Nous passons la soirée chez Krste et son épouse Nikolina, devant un plateau télé car un match de foot de coupe du monde ne se manque pas, d'autant plus quand un pays voisin, la Serbie, défend sa place ! Cet amoureux des lettres prendra aussi le temps de nous faire partager la culture de son pays au travers de son alphabet cyrillique, si fluide semblerait-il, et des débats autour de son appellation.

Le lendemain, nous n'aurons aucune excuse pour ne pas être en forme. Krste et Nikolina nous offrent un copieux petit-déjeuner pour bien démarrer la journée, s'annonçant pluvieuse : une bonne assiette de pâtes à la sauce tomate et un confit de fraises, tout maison. Pourtant, malgré toute cette énergie emmagasinée, nous ne battrons pas les records de distance...volontairement car nous voulons visiter quelques villes et endroits conseillés par nos hôtes.

Nous passons donc par Strugë, puis par Kalista duquel nous cherchons encore l'intérêt (son lac ou son monastère peut-être ?) et nous nous arrêtons à Orrhid où nous avons réservé un petit studio pour la nuit pour la modique somme de 15€. À ce prix-là, autant se faire plaisir, la tente restera une nuit de plus bien au chaud dans sa sacoche !

Nous profitons de l'ambiance de la ville en soirée devant un sympathique spectacle de danses traditionnelles.

Dimanche, il est l'heure de se rapprocher de la frontière grecque. Pour ne pas partir trop vite, nous dépassons tout juste Bitola pour nous installer dans le jardin d'un habitant. Nous cuisinons enfin le risotto dont nous avons tant rêvé et étudié la recette depuis plusieurs jours avec nos moyens du bord. Pour le dessert, nous aurons droit au fameux café turc et...son raki !...sans nous laisser entraîner dans les nombreuses tournées de SuperRaki !

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#macédoine