Les Olympiades grecques
- EnRouesLibres
- 29 juin 2018
- 3 min de lecture
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Jour 78 : Vendredi 29 Juin
Lundi : entrée en Grèce. Nouveau pays, nouvelle civilisation...qui restera bien secrète pour nos premiers kilomètres. Les villages passés se comptent sur les doigts d'une main, sans y trouver le moindre supermarché. Nous pouvons faire une croix sur le dessert frais du soir. Nos maigres ressources seront salvatrices. C'est ainsi que la Grèce (pas la graisse), sans doute fière de ses traditions olympiques, nous confrontera à une succession d'épreuves.

La première : le vent !
Le calme règne sur ces montagnes mais nous pouvons entendre des souffles résonner : les nôtres sur nos vélos et celui, encore plus fort, du vent. Le vent, ce terrible ne nous facilite pas la tâche en nous poussant à reculer. Nous finirons par abdiquer assez de bonne heure, cachés en forêt.

Deuxième épreuve : l'eau.
Le lendemain, le vent semble avoir tourné...pour laisser la place à une bonne pluie continue et rafraîchissante. Décidément, les éléments se déchaînent ! Couverts de la tête au pied, nous avançons tête baissée en croyant au miracle de trouver une boulangerie avant midi ! Gagné, nous la trouvons finalement dans un village : voilà de quoi mettre un peu de pain dans notre sac tristement vide ! La prochaine ville n'est pas loin, nous y fonçons. À Edessa, nous retrouvons enfin la civilisation qui nous avait tant manqué. Nous nous réfugions au hasard dans un petit restaurant, au mérite de nous offrir un abri, malgré le manque de place. Nous mangerons une délicieuse assiette de poulet parfaitement cuisiné accompagné de frites et pitta, sorte de pain d'ici ! Par pitié de nous voir tout trempés ou peut-être par simple gentillesse, nos voisins de table nous payent une bière chacun...tiens, ce sont des albanais ! Quelle ambiance cosmopolite ! Nous finissons par parler français à l'un d'eux et la serveuse ! Une fois nos forces retrouvées, nous allons jeter un coup d'œil sur les cascades de la ville, à croire que nous n'avons pas encore eu assez d'eau. Puis nous repartons sous la pluie qui reprend de plus belle. Nous roulons sans réfléchir jusqu'à Giannitsa, où une pause café s'impose. Nous résumons la situation par une simple équation : pluie + bivouac = souci. La solution ? Réserver sur la minute une chambre ! Le sésame se trouve à 13 km de là, à Pella, ville natale d'Alexandre le Grand : c'est parti ! Après quand même une journée d'environ 90 km, que c'est agréable d'être au chaud et surtout bien secs !

3ème épreuve : la ville.
Mercredi, nous continuons notre route vers Thessalonique. Nous atterrisons sans prévenir sur une route à 4 voies ! Les voitures et camions fusent à nos côtés. Nous avançons, peu rassurés, jusqu'à ce qu'Antho s'arrête net. Fait-il une pause ? Une grève ? Non, pire : il a crevé, une pointe s'est plantée en plein dans son pneu ! C'est l'heure de l'opération mains noires, la fameuse. Et c'est reparti ! Nous tentons de nombreuses fois de sortir de cette route bien trop passante mais tous les chemins nous y ramènent. Plus loin, nous arrivons à en sortir définitivement ! Est-ce réellement une bonne idée ? Le GPS nous propose gentiment de longer une ancienne voie ferrée mais ce qu'il se garde bien de nous dire c'est que ce chemin au tracé douteux est envahi par les herbes folles et infesté de chiens agressifs. À pied, Coralie pousse son vélo à travers cette jungle en priant d'arriver au bout au plus vite. Ah, nous voyons des voitures, ouf ; cette fois, c'est bon signe ! Nous entrerons enfin en ville en passant par la banlieue pour finir dans notre appartement, au calme !

Nous nous accordons donc une trêve pour visiter Thessalonique, ville où se cachent des ruines au milieu de grands immeubles récents et de routes bruyantes. Nous nous rassasions d'un ou même deux gyros, sorte de kebab faits de pains pitta, afin de retrouver notre appartement repus mais non moins fatigués ! Après toutes ces épreuves, quelques heures de repos sont bienvenues.
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